Quand le cirque arrive en ville

Sur les routes de France depuis sept ans, le Cirque Lydia Zavatta, fille d’Achille, est aujourd’hui en pleine expansion. Animaux, clowns, jonglerie et numéros aériens, tout est réuni dans un spectacle souvent impressionnant. Les caravanes du cirque font cette fois-ci escale dans le Val-de-Marne. Retour sur cet après-midi riche en événements. 

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Les tigres du Bengale (Photo Jonathan Semah)

Sous le chapiteau, il est 16h30 et le spectacle va commencer. C’est l’heure du goûter et une douce odeur de pop-corn embaume déjà toute la salle. Des familles entières garnissent les bancs du chapiteau. Les enfants sont tous au premier rang et les parents les regardent quelques mètres derrière eux. Ça y est on y est. Les lumières s’éteignent et les enfants trépignent déjà. Impatients et souriants. Après un show inaugural d’un mime maîtrisant quelques tours de passe-passe, l’animateur lance un «Place au cirque !» sous les applaudissements et le ravissement du public.

Dans la pénombre obligée pour les transitions, une cage est en train de se mettre en place. Les lumières se rallument laissant place aux rugissements de cinq magnifiques tigres du Bengale. Impressionnant. Le public est soufflé et n’attendait pas un tel démarrage en trombe. Le dresseur a une totale maîtrise sur eux et les fait passer entre des cercles de feu. Les tigres sont majestueux, agiles et habiles. Après quelques tours de piste, ils sortent sous l’acclamation d’un public déjà conquis.

C’est dans ces conditions que Sergio, la voix du chapiteau, annonce quelques infos sur la captivité et la maltraitance des animaux. Ici, le message est très clair même si le timing d’une telle annonce n’est surement pas bon. Il conclut son intervention par : « Ne soyez pas dupes. Que vive le cirque ! »

Captivé, le public en redemande

Après une telle entrée en matière, Enzo, sept ans, se présente seul face à un public interloqué de voir un enfant si jeune. Il fait aussi partie de la famille Zavatta. Ce nom est gravé en lui au fer rouge et l’animateur le fait remarquer en le présentant comme un « enfant de la balle ».  Sur la chanson Caruso interprété par Florent Pagny, il commence un numéro d’équilibriste qui force le respect. Son jeune âge est vite oublié et l’artiste se révèle.  Par la suite Joanes, l’équilibriste-jongleur-clown, lui embraye le pas et entame son numéro. Très habile avec ses mains, il gère magnifiquement son équilibre et le tout sur échelle. Rires et sourires du public garantis.

Les numéros de haut vol s’enchainent élégamment et voici venu le tour de Charonne. Cette artiste enroulée autour d’une corde monte très haut. Après quelques tours autour de sa corde, elle tourne alors à une vitesse folle. Elle entame le final de son numéro : « le grand tourbillon ». Fort, dangereux et virevoltant.

Les transitions sont très rapides et souvent assurées par les pitreries du clown Joanes. Enzo s’y met aussi avec plusieurs saltos à la suite. Il en perd même sa chaussure ! « Farceur, mais artiste » ajoute l’animateur.

Cirque

Joanes, clown et jongleur (Photo J.S)

Des tableaux hauts en couleurs

S’amorce les deux derniers numéros de la soirée. Le public en a pour son argent et voici une parodie des Blues Brothers sur la chanson « Everybody needs somebody ». Les deux hommes en costume montrent une réelle complémentarité. Après quelques secondes d’installation, l’un d’eux se met sur six planches avec des verres entre. Efficace.

La soirée se conclut en beauté après deux heures de spectacle. Voici le tableau égyptien. Au menu : danses, chansons, costumes et…serpents. C’est là que le cirque Lydia Zavatta prend tout son corps et une ampleur gigantesque. Un défilé impressionnant d’animaux se prépare. Les reptiles se mettent en scène : anaconda, boa constrictor, python et serpent albinos (« très rare » selon le présentateur). Soufflé, le public ne fait plus un bruit. Des « oh » et des « ah » résonnent dans le chapiteau. La suite ? Encore plus prodigieuse. Dans l’ordre, trois dromadaires menés à la baguette. Ils sont suivis d’un bouc, d’un lama, quatre chameaux et cheval blanc. Le tout dans un magnifique ballet géré à la perfection par les dompteurs.

Sous les vivats du public, les animaux rentrent un par un et les flashs des appareils photo crépitent de plus en plus fort. C’est déjà la fin. L’odeur du pop-corn nous accompagne toujours. Les parents et enfants sortent ravis. Et comme le dit Sergio : « Que vive le cirque ! »

Interview :

« Un spectacle traditionnel avec des valeurs », Lydia Zavatta

Comment avez-vous trouvé le spectacle ?

Très bon. S’il porte mon nom, c’est qu’il est très bien !

Quelles sont les qualités de ce cirque ?

Ce cirque a des valeurs et c’est le plus important. On fait un spectacle traditionnel où les valeurs familiales sont très présentes. Ce cirque a une descendance et s’étale d’ailleurs sur plusieurs générations. Le public n’est pas roulé et la qualité est visible.

Continuez-vous encore le cirque ?

Oui. Je ne suis pas à la retraite ! Je donne encore quelques galas au nom de Zavatta. Même si je ne suis pas littéralement née au cirque, quand vous êtes dans le grand bain à 6 ans au cirque d’hiver, on peut facilement dire que je suis tombée dedans et ce n’est pas près de s’arrêter.

Jonathan Semah.

Comme à la maison… ou presque !

Un troc de maisons n’importe où dans le monde, voilà ce que propose depuis quelques années maintenant le site www.trocmaison.com Une alternative aux voyages classiques qui, en temps de crise, semble trouver de plus en plus d’adeptes.

La maison ronde de Stéphanie Monnier, en Moselle.

La maison ronde de Stéphanie Monnier, en Moselle.

L’idée n’est pourtant pas nouvelle. Il y a une trentaine d’années, l’échange de maisons se pratiquait déjà via des brochures et échanges de courrier. Mais l’avènement du numérique a sans aucun doute contribué à l’essor de ce type de « voyage alternatif ». Trocmaison.com est la version française du site Homeexchange.com. Fondé en 2005 par l’Américain Ed Kushins, il est le premier site international d’échange de maisons en ligne. A ce jour, il existe en 16 langues (italien, portugais, chinois, turque…). En 2013, on compte environ 45 000 offres d’échange dans le monde entier.

Economique et authentique

En déboursant une centaine d’euros pour l’inscription annuelle, il est alors possible de créer son offre. Photos, description de la maison, du voisinage, destinations prisées… Plus elle est précise et conforme à la réalité mieux c’est. « L’intérêt de ce type de vacances, c’est aussi de se laisser porter et de découvrir des endroits vers lesquels on ne se serait pas forcément tourné d’emblée » explique Elisabeth Heitz, propriétaire d’un duplex au centre de Strasbourg et qui est adepte de ce type de vacances depuis une trentaine d’années.

Le troc de maisons est également très prisé par les familles nombreuses. «Lorsque l’on a quatre enfants, voyager devient très vite cher et compliqué. Et partir à l’autre bout du monde est pratiquement impossible. L’échange de maisons est donc idéal pour nous» explique Karine Metz. «On tombe souvent sur des familles semblables à la nôtre, qui disposent d’une grande maison, de jouets pour les enfants… Il faudrait avoir de très gros moyens pour avoir quelque chose d’équivalent en hôtel ou en location» explique-t-elle. Et comme il n’y a pas d’échange d’argent, l’assurance du logement couvre les visiteurs au même titre que les occupants habituels. Idem pour les locataires.

Petit appartement ou maison cossue, tout s’échange

Du petit appartement en ville à la grande maison de campagne, tout s’échange du moment que c’est propre et accueillant. «C’est véritablement une autre façon de voyager, qui nécessite un certain état d’esprit. Il ne s’agit pas simplement de faire des économies mais de vivre une expérience authentique» explique Karine. Découvrir une culture différente de l’intérieur, s’adapter et partager le quotidien des locaux, c’est ce que recherchent visiblement tous les adeptes de trocmaison.

La typique maison alsacienne de Karine Metz, en hiver.

La maison alsacienne de Karine Metz, en hiver.

Plus convivial donc. Mais ce type de vacances nécessite tout de même certaines qualités. Comme avoir le sens de l’hospitalité par exemple. «Celui-ci se perd parfois», confie Karine. Et elle ajoute : «Le risque est qu’avec l’essor et donc la banalisation de cette pratique, les codes se perdent…». A cela, s’ajoute un travail préparatoire non négligeable (grand ménage, libération d’espaces pour les futurs hôtes, explication du fonctionnement du four, de l’alarme…) ou encore la nécessité de maîtriser au minimum l’anglais. Le tout reposant sur trois valeurs fondamentales: le dialogue, le respect et la confiance mutuelle. Aucun échange ne peut être conclu sans cela. Certaines personnes correspondent parfois même jusqu’à six mois avant de sauter véritablement le pas. «Ce n’est pas à un étranger que l’on prête sa maison mais presque à un ami» explique Stéphanie Monnier, propriétaire d’une maison en lisière de forêt (en Moselle) pour le moins étonnante puisque celle-ci est ronde ! Et de conclure : «c’est d’ailleurs un excellent moyen de se faire de nouveaux amis».

Plus d’infos : www.trocmaison.com

Anne Durand.

« Débarrachezmoi.fr »: les Puces 2.0 !

Il y a tout juste un an, le Strasbourgeois Thierry Weil lançait debarrachezmoi.fr , le premier site français entièrement consacré à l’organisation de vide-greniers directement chez les particuliers. Une idée venue tout droit des Etats-Unis et qui, visiblement, séduit.

Thierry Weil, fondateur du site "debarrachezmoi'"

Thierry Weil, fondateur du site « debarrachezmoi' »

Donner une seconde vie à ses objets ou vêtements en les revendant pour quelques sous n’est pas nouveau. De nombreuses brocantes sont organisées chaque année par les villes et villages dès l’arrivée des beaux jours. Mais avec debarrachezmoi.fr, c’est un autre concept que Thierry Weil a voulu développer: « Je me suis rendu compte qu’avec internet, de plus en plus de gens achetaient des objets de seconde main via les annonces. Et, voyant que le concept anglo-saxon de «vente de garages» marche très bien aux Etats-Unis et au Canada, l’idée d’organiser directement son vide-grenier chez soi m’est venu » explique-t-il.

« Pas besoin de déplacer quoi que ce soit »

Le principe, qui est né en Alsace et s’étend désormais sur tout le territoire français, est simple et gratuit: il suffit de créer un compte sur le site, de saisir ses coordonnées et il ne reste plus qu’à organiser son «debarrachezmoi». L’utilisateur fixe une date, un lieu, saisit des photos de ce qu’il va mettre en vente et le tour est joué. L’intérêt, c’est la praticité et la convivialité. «Venant d’une famille de brocanteurs, je sais qu’il n’est pas toujours aisé de tenir un stand dans un marché aux puces. Vous dépendez de la météo parfois capricieuse, vous êtes dehors des heures durant, vous devez déplacer tous vos objets sur place, réserver et payer un emplacement… Et tout ça, bien souvent pour très peu de bénéfices» raconte Thierry Weil. Et il ajoute: «tandis que là, vous êtes chez vous, pas besoin de déplacer quoi que ce soit, vous rencontrez les gens, discutez avec eux […] C’est une démarche très conviviale ».

Pratique, convivial… et légal

Pratique, convivial… et légal ! Les particuliers ont, en effet, le droit d’organiser, deux fois par an maximum, ce qu’on appelle une «vente au déballage» à condition d’envoyer simplement un courrier à la mairie 15 jours avant. Et comme il ne s’agit ni d’une opération commerciale, ni de biens neufs, pas de risque d’être inquiété.

Muriel Gallion, 46ans, a organisé son premier «debarrachezmoi» il y a quelques jours, dans sa maison à la Robertsau, à Strasbourg: «Le premier mais certainement pas le dernier ! » s’exclame-t-elle. «C’était vraiment une excellente expérience. Outre le fait de se débarrasser des choses que l’on n’utilise plus, cela permet réellement d’entrer en contact avec les gens, et notamment son voisinage. Une tasse de café, une part de tarte, quelques échanges et votre brocante se transforme en un grand moment de convivialité » raconte-t-elle.

Muriel Gallion a organisé son premier « debarrachezmoi » dans sa maison à Strasbourg

Muriel Gallion a organisé son premier « debarrachezmoi » dans sa maison à Strasbourg

Pour les «débutants», des conseils sont donnés et des options sont proposées sur le site pour préparer au mieux son vide-grenier. Affichettes pour les commerçants, fléchage, plan… pour quelques euros, il est possible de commander ces petits détails pratiques souvent très utiles pour les particuliers.

« On n’y va pas par hasard »

Et les affaires dans tout ça  ? «Les vide-greniers ne sont généralement pas faits pour ça» explique José de Lima, 42ans, qui en a organisé un l’année dernière, à Strasbourg, avant son déménagement. «Mais l’avantage d’un «debarrachezmoi», c’est que, grâce au site et aux photos, on sait plus ou moins ce que l’on va y trouver. On n’y va pas par hasard, ou en tout cas moins que lorsqu’on flâne dans un marché aux puces lors d’une promenade dominicale… ». Dimanche, José a d’ailleurs trouvé chez Muriel, pour une vingtaine d’euros, une console en fer forgé pour son nouvel appartement.

Pour plus d’informations sur ce service novateur, c’est par ici.

Anne Durand.

Quel favori pour Wimbledon ?

Wimbledon, le plus ancien des tournois du Grand Chelem

Wimbledon, le plus ancien des tournois du Grand Chelem

Lundi prochain débutera le Tournoi de Wimbledon 2013 sur les fameux courts en herbe du All England Lawn Tennis and Croquet Club. On a appris aujourd’hui que Rafael Nadal sera tête de série numéro 5. Un choc pour l’Espagnol qui pourra tomber sur Novak Djokovic (n.1), Andy Murray (n.2) ou Roger Federer (n.3). Le numéro 4 mondial, David Ferrer n’a pu jouer qu’un seul match sur herbe à cause d’une défaite face au Belge, spécialiste de la surface, Xavier Malisse au tournoi de s’Hertogenbosch. Du côté des Français, Jo-Wilfried Tsonga part évidemment favori en étant tête de série numéro 6, mais attention au talentueux Richard Gasquet, très à l’aise sur gazon et en forme depuis le début de saison pour bousculer l’ordre pré-établi.

On a demandé à Yannick Cochennec, ancien rédacteur en chef de Tennis Magazine de 1989 à 2007 et actuellement journaliste pour Slate de nous donner ses favoris pour le troisième grand chelem de la saison.

Les dix derniers vainqueurs

Hommes :
2012 : Roger Federer (SUI)
2011 : Novak Djokovic (SRB)
2010 : Rafael Nadal (ESP)
2009 : Roger Federer (SUI)
2008 : Rafael Nadal (ESP)
2007 : Roger Federer (SUI)
2006 : Roger Federer (SUI)
2005 : Roger Federer (SUI)
2004 : Roger Federer (SUI)
2003 : Roger Federer (SUI)

En 10 ans, Roger Federer s’est offert 6 titres à Wimbledon. Avec Rafael Nadal en position inconfortable de tête de série numéro 5 et Andy Murray de retour de blessure, Roger Federer peut s’offrir un huitième titre sur le gazon londonien et devenir le joueur le plus titré dans ce tournoi.

Femmes :
2012 : Serena Williams (USA)
2011 : Petra Kvitova (RTC)
2010 : Serena Williams (USA)
2009 : Serena Williams (USA)
2008 : Venus Williams (USA)
2007 : Venus Williams (USA)
2006 : Amélie Mauresmo (FRA)
2005 : Venus Williams (USA)
2004 : Maria Sharapova (RUS)
2003 : Serena Williams (USA)

Sur gazon, les sœurs Williams règnent sans partage. Depuis 2000, elles ont raflées à elles deux, dix titres à Wimbledon. Avec en prime, une Serena Williams imbattable depuis le début de l’année. L’Américaine de 31 ans devrait remporter le tournoi à moins d’une énorme surprise. De plus, sa sœur Venus Williams ne semble plus tailler pour aller chercher un grand résultat. (un seul tournoi remporté depuis 2010).

TABLEAU MESSIEURS

TABLEAU DAMES

Romain Tamburrino.

Orwell n’aurait pas trouvé mieux

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Souriez, vous êtes surveillés. Vous ne le saviez peut-être pas encore, ne vouliez pas y croire, ou vous en inquiétez comme de votre première panade, mais tous vos faits et gestes sur la Toile sont enregistrés, archivés et observés. Cette surveillance, un certain Edward Snowden s’est insurgé contre elle. Ex-conseiller extérieur pour la NSA, une des agences de renseignement américaines, il a dévoilé au public un certain nombre de programmes secrets, comme celui mis en place pour la surveillance de l’Internet chinois, mais répandu à l’échelle mondiale également. Sous couvert de lutter contre le terrorisme et la cybercriminalité, les Etats-Unis (mais ne croyez pas qu’ils sont les seuls) fichent petit à petit l’ensemble de la sphère Internet. Avec la complaisance des FAI et des grands groupes comme Google et Facebook, pour ne citer qu’eux.

Cette nouvelle affaire relance donc le débat sur la surveillance du net, et la légitimité pour des gouvernements d’enquêter à l’extérieur de leurs frontières par ce biais. Cette question ne s’applique d’ailleurs pas qu’aux pouvoirs en place, mais à qui que ce soit désireux de s’introduire dans la vie privée des gens. La lutte contre le terrorisme permet à certaines dérives sécuritaires d’être acceptées sans discussion : ainsi, près de 60% des Américains trouvent la surveillance  « acceptable » pour lutter contre la menace terroriste, même au prix de leur vie privée, contre 40% qui jugent cette pratique « inacceptable ».

Mais si le peuple américain ne voit pas d’inconvénients à ces pratiques, pourquoi nous, Européens, devrions-nous les accepter? Pour ma part, je n’aime pas ne pas avoir le choix. Alors par principe, les actions comme celle d’Edward Snowden, qui n’ont pour but que d’informer les masses des petites cachotteries des puissants, je les aime et les encourage de tout mon cœur. La désobéissance civile se place désormais comme seul moyen d’action sur le pouvoir, que l’on parle du pouvoir politique ou du pouvoir économique, les deux se rapprochant de toute manière de plus en plus.

Alexandre Nekrassov.

Jobs d’été : la ruée vers l’or !

Si le mois de juin rime souvent avec terrasses, fête de la musique et arrivée de l’été (quoi que cette année, il faut le dire vite…). C’est aussi le mois où tous les étudiants qui ne se sont pas vraiment inquiétés jusque là, commencent à angoisser à l’idée de trouver le sempiternel job d’été. Entre crise économique, météo maussade et recherches tardives, la quête du Graal est-elle encore possible  ?

Gabriel, 21ans. Plagiste à Paris-plage

A en croire certains professionnels, si on ne s’y prend pas dès le début de l’année, c’est-à-dire entre janvier et février, il n’y a quasiment plus aucune chance de trouver un emploi saisonnier. Quel optimisme me direz-vous  ! S’il est vrai que pour certains jobs, comme dans les mairies par exemple, les recrutements s’effectuent impérativement en début d’année (Ah… les administrations et leur fâcheuse tendance à vouloir tout régler comme du papier à musique…), ce n’est pas le cas dans tous les secteursQu’en est-il des vendeurs, serveurs et autres petits jobs qui ont la cote auprès des étudiants, surtout l’été  ?

Essayez de vous pointer au mois de janvier dans une boutique de fringues et postuler pour un CDD pour les soldes d’été… Vous avez de grandes chances que la responsable vous rient au nez. Idem pour la grande terrasse du café le plus réputé du coin, surtout après le détestable mois de mai que l’on s’est coltiné et qui n’a de loin pas ravi les cœurs des hôteliers. 

Les jeunes apprennent vite

« Tout vient à point à qui sait attendre »… Non, ce n’est pas tout à fait ça. Le job d’été ne tombe pas du ciel. Vous pouvez, certes, tenter le coup mais sincèrement, à votre place, je ne m’y risquerais pas. Pour autant, inutile de se lamenter sur son sort et de désespérer.

« Quand on veut, on peut« . Là, tout de suite, ça sonne mieux. Il faut savoir que les employeurs aiment particulièrement s’entourer de jeunes étudiants l’été. Ils apportent cette petite touche de fraîcheur et de bonne humeur indissociable de la période estivale. En clair  : AGISSEZ  ! Car c’est véritablement votre détermination et votre dynamisme qui feront la différence, plus qu’une expérience en la matière. Non seulement les jeunes apprennent vite, mais ils veulent et ont besoin de ce petit pécule saisonnier. Et les employeurs en sont bien conscients. Il ne reste donc plus qu’à se donner à fond pour dégoter le fameux sésame  !

Enfin, rappelons qu’outre les agences d’intérim, Pôle emploi ou encore les missions locales, la bonne vieille technique du démarchage, CV et lettre de motiv en poche, directement sur le lieu de travail, demeure, toujours et encore, une valeur sûre.

 Anne Durand.

Foot : quel est le niveau des Bleus ?

Deuxième match de préparation au Brésil pour l’Equipe de France de Didier Deschamps et pas une seule victoire. Les Bleus repartiront de leur tournée sud-américaine avec deux défaites contre l’Uruguay (1-0) et une défaite 3-0 face au Brésil. Dès lors, on se pose la question sur leur véritable niveau ?

Fred en duel avec Mamadou Sakho | Sports.fr

Fred en duel avec Mamadou Sakho | Sports.fr

Après cette défaite, on ressent un goût amer dans toutes les bouches. Face au Brésil, la France avait l’avantage (5 victoires, 4 défaites et 4 nuls avant le match d’hier). Mais la défense mise en place par Didier Deschamps n’avait tout simplement pas le niveau requis pour ce match international. Là où le Brésil aligne Dani Alves (Barça), Thiago Silva (PSG), David Luiz (Chelsea) et Marcelo (Real Madrid), (oui Dante est remplaçant) , les Bleus alignent Debuchy (Newcastle), Rami (Valence), Sakho (remplaçant PSG) et Mathieu (Valence). En sentinelle, Deschamps n’a pas d’autre choix que de faire jouer Guilavogui, alors que le Brésil fait jouer Luiz Gustavo, récent vainqueur de la Ligue des Champions. Même problème en attaque d’ailleurs.

Doit-on s’inquiéter ?

La défaite 3-0 n’est pas un problème en fin de compte, elle est tout simplement logique. L’Equipe de France n’a pas le niveau. Et les joueurs ayant le niveau international (ou qui sont censés l’avoir) ne nous aident pas. Benzema marche sur le terrain et n’a plus marqué un but en EdF depuis 1082 minutes soit environ 12 matchs. On se demande comment Deschamps peut lui faire encore confiance étant donné qu’il  n’a jamais marqué sous son commandement, son dernier but remontant au 5 Juin 2012 face à l’Estonie en match amical. (En compétitions officielles, son dernier but remonte au 2 septembre 2011 face à l’Albanie).

Si on veut absolument se qualifier pour le Mondial, il faudra modifier quelque chose car avec cette défaite, la France sortira du Top 20 au classement FIFA. Si on n’est pas tête de série pour les barrages, notre présence à la Coupe du Monde brésilienne 2014 ne sera pas assurée.

Romain Tamburrino.

Mais qu’est-il donc arrivé à la tête d’Henri IV ?

Il y a un peu plus d’un mois, la tête présumée du roi préféré des Français, Henri IV, a été authentifiée dans une étude publiée par la revue Forensic International. A l’initiative de ce projet, un groupe de spécialistes français menés par le Docteur Philippe Charlier, médecin légiste à l’hôpital Raymond-Poincarré de Garches, spécialiste des énigmes historiques.

220px-HenriIVPortrait d’Henri IV

L’idée était d’authentifier une bonne fois pour toute cette tête au parcours pour le moins étonnant. Assassiné par le catholique fanatique François Ravaillac en 1610, Henri IV est alors enterré à Saint-Denis, dans la nécropole royale. Mais comme Louis XVI, sa tête va souffrir du régime de la Terreur. On sait en effet que les dépouilles royales ont été sérieusement malmenées pendant la Révolution française. En 1793, le député Barère (l’un des orateurs les plus importants de la Révolution, qui se rallia à Robespierre) proclame qu’il faut « démolir les tombeaux des rois de France ». C’est à ce moment là que le cercueil d’Henri IV est ouvert. Il sera présenté au public pendant deux jours. Une occasion rêvée pour le peuple, comme nous l’explique Stéphane Gabet, co-auteur avec Pierre Belet du livre « Henri IV : l’énigme du roi sans tête »: « C’était l’occasion pour le peuple de voler des reliques royales. Il faut savoir qu’à cette époque, les reliques étaient considérées comme des choses extrêmement importantes et avec une forte valeur marchande. Et même si la Révolution est là, elles sont toujours aussi vivaces qu’elles l’étaient au Moyen Age ».

627210-gauche-portrait-roi-henri-iv1A gauche : portrait d’Henri IV. A droite: le crâne présumé d’Henri IV

«Elle passa de mains en mains pendant plusieurs siècles…»

C’est lors de cet épisode qu’Henri IV perd sa tête. Le reste du corps, comme ceux des autres rois, est déposé dans une fosse commune. Il sera récupéré lors de la Restauration, en 1817, et remis en place dans la crypte de la basilique Saint-Denis. Puis on perd sa trace. Et c’est le journaliste Stéphane Gabet qui va, en 2008, la remettre sur le devant de la scène, après plusieurs siècles de pérégrinations. « Elle passa de mains en mains pendant plusieurs siècles… Elle réapparaît en 1919 chez un modeste brocanteur de Montmartre qui est persuadé que cette tête appartient au Vert Galant. Puis on la retrouve à nouveau près de cinquante plus tard chez un couple de retraités qui la conservaient secrètement. Et par un concours de circonstances, j’ai pu faire leur connaissance… Tant et si bien qu’ils ont fini par me la confier ! ».

C’est à partir de là que l’affaire de la tête d’Henri IV commence. Stéphane Gabet et Pierre Belet la confient à Philippe Charlier, qui constitue une équipe de spécialistes. En 2011, leur étude sur le crâne conclut à son authenticité. Mais demeure un problème de taille: l’authentification de l’ADN. Après plusieurs tentatives infructueuses dû notamment à la pollution des tissus par le plomb du cercueil, Philippe Charlier a la bonne idée d’aller chercher un peu d’ADN au fond de la gorge du roi. ADN qu’il va comparer avec celui de Louis XVI, contenu sur un mouchoir taché de sang qu’une famille aristocratique avait précieusement conservé. Le verdict est alors sans appel: la tête et le sang proviennent bien de deux personnes d’une même lignée, séparées par sept générations. Ce qui confirme donc bien l’authenticité de la tête d’Henri IV. Et, au passage, le fait que Louis XIII est bien le père de Louis XIV, pour les historiens qui en doutaient encore.

le-vrai-visage-d-henri-iv-reconstitue-par-la-science_929301_800x600Le visage d’Henri IV reconstitué par la science

«L’idée était de comparer son ADN avec celui de Louis XVI »

Néanmoins, cette authentification reste critiquée par quelques historiens, comme l’explique Serge Santos, administrateur adjoint de la basilique Saint Denis: « Ce qui gênait le plus certains historiens, c’est la présence du texte où l’on dit qu’il a le crâne scié pour réaliser l’embaumement. Et puis la réalité du crâne présenté comme celui d’Henri IV qui ne l’est pas. L’argumentaire est de dire qu’il aurait été embaumé à la manière italienne, mais il n’y a pas de texte très précis qui le confirment, mis à part quelques hypothèses de Lamartine notamment…».

Des parcelles du cœur de Louis XIII et de celui de Louis XIV sont conservées à la basilique, ce qui aurait pu convaincre les sceptiques, mais l’équipe du docteur Charlier n’a pas été autorisé à les étudier… Il n’en reste pas moins que cette authentification est prouvée à 99,99%. Reste à savoir maintenant si la tête d’Henri IV rentrera ou non au bercail. Les autorités ne se sont, en tout cas, pas encore prononcées.

Anne Durand.

Saint Denis : un joyau à découvrir !

Si aujourd’hui, la ville de Saint Denis est surtout connue pour abriter le Stade de France, elle possède également l’un des joyaux du patrimoine français: la basilique et nécropole royale de Saint-Denis !

imagesla basilique Saint-Denis

Alors qu’il y a un peu plus d’un mois, la tête présumée du roi préféré des Français, Henri IV, a été authentifiée (elle a été retrouvée en 2008 après quatre siècles de pérégrinations), celle-ci rejoindra peut-être enfin son corps à la basilique. Assassiné par le catholique fanatique François Ravaillac en 1610, Henri IV est alors enterré à Saint Denis, dans la nécropole royale. Mais comme Louis XVI, sa tête va souffrir du régime de la Terreur. Elle est séparée du reste de son corps en 1793, lors de la profanation de la basilique. Ironie du sort: Saint Denis, le premier évêque de Paris, a, lui aussi, été décapité en 258 après JC, après avoir été repéré par un gouverneur romain. La légende veut que le religieux s’est relevé après avoir été décapité à Montmartre. Et, marchant alors pendant six kilomètres avec sa tête sous le bras, il aurait donné cette dernière à une croyante avant de s’écrouler. C’est en ces lieux que la basilique Saint Denis fut construite pour rendre hommage à l’évêque.

images (1)Vue d’ensemble de la nef

Chef-d’œuvre de l’art gothique

Souvent méconnue du grand public, la basilique Saint Denis recèle une multitude de trésors. Elle est, avant tout, le premier chef-d’œuvre monumental de l’art gothique. L’édifice a été conçu par l’abbé Suger au XIIème siècle et achevé au XIIIème siècle. Haut lieu de la monarchie française, il a connu de nombreux embellissements mais a également subi les vicissitudes de l’histoire. Au XIXème siècle, des restaurations ont été menées par Eugène Viollet-le-Duc, le célèbre architecte français qui s’est notamment occupé de la restauration de Notre-Dame de Paris.

images (2)Tombeau de Louis XII et d’Anne de Bretagne

Nécropole royale de France

La basilique est également la nécropole des rois de France ! Avec plus de soixante-dix gisants et tombeaux monumentaux, elle s’impose aujourd’hui comme le plus important ensemble funéraire du XIIème au XVIème siècle en Europe. Toutes les dynasties y sont présentes, des Mérovingiens aux Valois. On y découvre, entre autres, le tombeau du célèbre roi Dagobert (qui est d’ailleurs le premier a être enterré à la basilique), de François Ier ou encore de Louis XVI et Marie-Antoinette. Elle possède également une immense crypte qui offre aux visiteurs le souvenir de l’emplacement de la tombe et des reliques de Saint Denis, installés à cet endroit jusqu’au XIIème siècle. La construction de la basilique s’est toujours organisée autour de cette tombe. Cet emplacement est donc le centre de tous les édifices construits, de la première chapelle du IVème siècle, jusqu’à l’abbatiale du XIIème siècle. On découvre également dans cette crypte, de magnifiques chapiteaux historiés ou encore à décor de feuillages, rares témoignages de l’art roman en Ile-de-France.

« Montjoie Saint Denis ! »

Enfin, on se souvient sans doute de la fameuse devise de Jean Reno (alias le Comte de Montmirail) « Montjoie Saint Denis ! », dans le film Les Visiteurs, sorti en 1993, avec Christian Clavier. Et bien la basilique possède une copie de la bannière de Saint Denis sur laquelle figure justement ce cri de ralliement. Celui-ci devient la devise du royaume de France à partir du XIIème siècle, royaume qui se place ainsi sous la protection du saint tutélaire. Elle est l’un des objets majeurs de l’épopée médiévale.

La basilique Saint-Denis est donc véritablement un édifice qui gagne à être connu du grand public. Car, c’est bel et bien en plein cœur de cette ville de banlieue située à 9km seulement de Paris, que sont renfermés mille cinq cent ans d’Histoire.

Anne Durand.

L’opinion des associations de croyants homosexuels sur le mariage pour tous

Le pape Benoit XVI a pris une décision historique. Le 11 février, il a renoncé à sa charge pour des raisons de santé. Le lendemain, la loi sur le « Mariage pour tous » a été adoptée par l’Assemblée nationale. Le Sénat doit désormais examiner le texte à partir du 2 avril. Dans une actualité marquée par l’opposition des religieux au mariage gay, qu’en pensent les croyants homosexuels?

Infographie religions homosexualité

Ils se sont rassemblés en association, ce qui leur permet de mieux défendre leur position. Beit Haverim, le groupe juif gay et lesbien de France, HM2F, les homosexuels musulmans de France, et David & Jonathan, le mouvement homosexuel chrétien, partagent malgré leurs différences, et à l’instar des représentants de leurs cultes, la même conviction. Tous se disent favorables au « Mariage pour tous » et sont membres de l’inter associative LGBT (lesbienne, gaie, bi et trans). Religion et homosexualité ne sont donc pas toujours incompatibles.

Les difficultés existent cependant. Il est par exemple difficile d’adhérer entièrement à une religion quand cette dernière véhicule des principes contraires à votre identité et qui peuvent vous heurter directement.

«  Une homophobie religieuse instituée au plus haut niveau « 

Nicolas et Florent, en couple, membres de l’association David & Jonathan, le reconnaissent volontiers. Dans leur appartement près de Paris, ils témoignent, accoudés au comptoir de leur cuisine américaine, tôt le matin avant de se rendre au travail. Nicolas se sent chrétien mais n’est plus catholique que de tradition: « La croyance c’est très personnelle, alors que la religion c’est un pouvoir instauré par la société qui va parasiter la pureté de la croyance. Donc le point de vue de l’Eglise catholique sur le « Mariage pour tous » ne me choque pas puisque c’est la raison pour laquelle je ne suis plus adhérent à cette Eglise. Pas uniquement pour sa position sur l’homosexualité mais sur les valeurs« .

Florent, son pacsé depuis presque trois ans, est du même avis: « Je pense que l’Eglise joue un rôle politique mais qu’elle ne devrait pas se mettre dans ce type de débat, elle peut s’exprimer comme tout le monde mais de là à faire croire que tous les croyants derrière pensent comme elle, elle n’en a pas le droit, elle ne devrait pas tenter d’instrumentaliser ce genre de débat à son avantage ».

Il poursuit: « L’Eglise fait du mal, à des croyants mais plus largement, c’est une homophobie religieuse instituée au plus haut niveau, je ne parle pas des prêtres et de ceux qui professent l’amour, le partage au quotidien dans les paroisses, mais le plus haut de l’Eglise, les évêques, les cardinaux qui n’ont pas intérêt à ce que ce type de loi gagne les pays démocratiques. Or c’est le cas, l’Eglise perd une bataille. Tant pis pour elle, je me fiche de savoir si l’Eglise institution va survivre à la question, quand on croit ou on veut une religion qui nous entoure ce ne sont pas les cardinaux ou les évêques qui font notre vie« .

Soizic Jaffre, présidente de Beit Haverim affirme par écrit que son association n’est pas religieuse mais culturelle. Les membres peuvent ainsi se référer au Judaïsme comme à une identité, à des traditions sans nécessairement approuver l’ensemble des préceptes.

Pour les musulmans homosexuels de France, « ne pas être hétérosexuels, ce n’est pas pire que dans les autres religions, on rencontre les mêmes difficultés« , explique par téléphone la présidente de l’association Judith Lefebvre.

Concilier homosexualité et religion

Comment faire néanmoins pour concilier homosexualité et religion ? Pour Le Beit Haverim « Cela dépend de l’éducation, du rapport à la religion juive ou à l’identité culturelle juive. Cela varie en fonction du vécu et du contexte familial. On ne peut pas généraliser ! En ce qui nous concerne, au Beit Haverim, nous affirmons qu’il n’y a aucune opposition et conflit entre les deux. Nous ajoutons que l’identité juive n’est pas forcément à caractère religieux. »

HM2F ont, quant à eux, créé une mosquée inclusive « pour accueillir tout le monde de manière égalitaire« : hommes, femmes, homosexuels et hétérosexuels pourront prier ensemble dans le même espace. C’est un premier pas vers la reconnaissance de l’homosexualité avant celle des couples homosexuels par leur Islam. « Lorsque la loi va passer, la société va évoluer, et les musulmans qui font partie intégrante de la société vont évoluer comme tout le monde. Rappelez-vous des débats sur la contraception ou le PACS, c’est long et difficile, cela va prendre des années« , affirme Judith Lefebvre. Le « Mariage pour tous « symboliquement c’est une barrière qui saute« , les mentalités devront suivre, lentement mais sûrement.

En attendant, les croyants homosexuels sont confrontés aux réactions souvent radicales des représentants de leurs religions.

S.Q.

Note salée pour les musiciens

Dans un monde régi par Internet, écrasé par les célébrités internationales, les temps sont durs pour les musiciens que le succès n’a pas encore éclairé. Et pourtant, ils sont professionnels et ce sont des habitués des petites scènes parisiennes. Comment vivre de sa musique alors que la gloire n’est pas encore au rendez-vous ? Nous avons rencontré quelques uns de ces artistes dont les noms, connus seulement par leur public habituel, n’ont pas encore percé dans le monde impitoyable de la musique.

SamuelSamuel Hirsch, bassiste dans un groupe d’ethiojazz Arat Kilo – une musique inspirée des arts éthiopiens, ajoutés aux variations jazz du groupe; Mathys Dubois, batteur dans plusieurs groupes (Masala, Treponem Pal…); Nicolas Chapel, créateur de son groupe Demians: voilà les noms des personnes qui ont participé à ce reportage. Tous ont une volonté de vivre de leur musique, mais aucun d’entre eux n’a réussi – pour le moment – à en faire son revenu principal. C’est donc assez logiquement qu’ils se sont tournés vers le milieu de la musique, du son ou de l’enseignement. Mais ils ont aussi assumé le rôle d’interprète, un rôle qui apporte beaucoup plus que ce que l’on pourrait croire.

C’est pour découvrir la réalité de la majorité des musiciens que Actuagité a interviewé pour vous plusieurs artistes qui vivent dans cette situation. Entre deux chaises, techniquement professionnels, mais ne pouvant vivre de leur musique uniquement. C’est une réalité qui, malgré ses airs négatifs, est assez plaisante pour beaucoup, leur donnant une diversité dans leurs travaux.

De tous ces musiciens que nous avons rencontré, si tous considèrent la musique comme un élément indispensable à leur vie, aucun ne vit exclusivement de la sienne. Leurs revenus proviennent majoritairement de métiers périphériques. Que ce soit dans un travail d’ingénieur du son, ou en donnant des cours dans une école de musique, les occupations restent dans le domaine musical. Les gammes se jouent donc en permanence dans la vie de ces musiciens que la célébrité n’a pas encore gracié, mais dont le professionnalisme est indéniable.

« Mieux vaut être le fils de Serge Gainsbourg, que le fils de Bertrand Hirsch – mon père. » (Samuel)

Une passion brûlante mais dans laquelle il est difficile de se faire un nom, et d’accéder au succès et à la reconnaissance. Les styles musicaux particuliers de certains artistes ne favorisent pas non plus leur accession à la gloire. Samuel explique ce phénomène en quelques mots : « la France n’est pas un pays mélomane ». Comparé à certains pays, il est vrai que l’apprentissage et l’amour de la musique est moins présent sur le territoire français.

Arat Kilo, le groupe de Samuel, ça ressemble à ça:

Cependant, ces groupes ne sont pas délaissés par tous, et chacun possède un public particulier. «Même si on a peu de public, on en a dans le monde entier, ce qui nous permet quand même de vivre».

Se faire connaître est une étape indispensable mais périlleuse pour les jeunes groupes méconnus du grand public. Le meilleur moyen pour la surmonter, selon la majorité des musiciens que nous avons rencontrés, est de passer par les réseaux sociaux, et de compter sur le bouche à oreille. « Nous sommes un groupe Facebook« , confie Samuel, amusé.

« Si tu prends les deux croûtons  d’une baguette, autant la prendre en entier » (Mathys)

Mathys

Internet constitue en effet un immense avantage pour le développement d’un groupe. Tous les styles musicaux sont dissimulés dans cette toile mondiale, pour le plus grand plaisir des aventuriers de la musique. «Il faut vivre avec son temps», explique Mathys, qui lui n’est pas contre le téléchargement.

Cependant, tous ne sont pas pro-piratage: «Tout le monde est toujours persuadé d’avoir raison, et au final celui qui se retrouve avec les caisses vides pour démarrer la prod d’un album, c’est l’artiste/producteur… pendant que le boss de Megaupload prend des coups de soleil sur son yacht ». (Nicolas)

Les lois contre le téléchargement illégal, si elles sauvent les droits d’auteur des artistes, traduisent parfois un obstacle à la découverte d’un groupe. En effet, télécharger la musique d’un artiste inconnu peut révéler une admiration particulière dans les yeux des internautes. «J’ai découvert des groupes que je n’aurais jamais écouté sinon», ajoute Mathys. Avantage ou inconvénient, ces lois informatiques sont donc à double tranchant. Vivre de sa musique, ou dans la musique ? «Il faut séparer les choses, la musique en tant que telle et les réalités économiques.»

«Il y a beaucoup de « glamour » lié à la musique, au rock en particulier. Et on a souvent l’impression quand on voit [ les musiciens] de l’autre côté de la scène que « vivre dans la musique » doit être une fin en soi, que l’argent n’est pas important, que ça se fait tout seul. Or enregistrer des albums et le faire bien coûte cher.» explique Nicolas Chapel. Et en effet, la zone sensible dans laquelle la plupart des musiciens se situent est difficile à vivre. Réaliser une percée dans le monde de la musique est coûteux, et en tant que musicien «underground», l’argent ne coule pas toujours à flots.

Si jamais vous voulez jeter une oreille sur Demians, c’est par ici !

La musique c’est d’abord une rencontre entre des personnes, et un partage d’émotions, de sensations, de plaisirs: «Avec le groupe, on se connaissait pas à l’époque, on est chacun tombés amoureux de cette musique, et on s’est rencontré lors d’un festival, et après la 250ème vodka on s’est dit : « Et si on faisait un groupe de musique éthiopienne ? » Je pensais que c’était juste pour rire, mais miracle, on s’est rappelé un mois après» (Samuel).

Si à première vue, on pourrait croire que tous les musiciens ont la vie facile, il s’avère en fait qu’ils survivent plus que vivent par moments. Cependant ils voient le bon côté des choses. Alors qu’ils se battent pour terminer le mois, chaque métier, chaque occupation alimentaire à la base devient une expérience enrichissante.

« J’adore cette diversité. Je n’ai pas de regrets de ne pas avoir de carrière musicale à l’ancienne, de ne pas être toujours sur la route » (Samuel).

Pierre Guesde (Photos © Mathilde Effosse).

Et si c’était la fin des librairies ?

Les temps sont durs pour les vendeurs de livres. L’enseigne Virgin ferme son magasin sur les Champs-Elysées et la Fnac se met à l’électroménager. Pour les petites librairies indépendantes, survivre parait d’autant plus difficile. Reportage au sein d’une petite librairie de quartier.

Martine Juzaud – Le Huerou, est professeur de philosophie de formation. Elle a fait le tour du monde en suivant son mari diplomate: Alger, Pékin, Bruxelles… « Pendant 10 ans j’ai été bibliothécaire dans les centres culturels et alliances françaises à l’étranger« . Quand elle divorce en 1981, elle s’installe à Paris et ouvre sa propre librairie. « Le temps de lire » a « 30 ans déjà !« , comme l’indique en gros l’écriteau sur la porte d’entrée.

" 30 ans déjà ! Et toujours "le temps de lire" "

 » 30 ans déjà ! Et toujours… « le temps de lire » « 

« Et avant 1981, c’était déjà une librairie!« , affirme fièrement la propriétaire, « ça s’appelait « La légende des siècles »« . En 30 ans, Martine Juzaud-Le Huerou a accumulé un très grand nombre de livres : des guides de voyages aux romans littéraires, les ouvrages s’amoncellent partout dans la librairie. Disposés en petit tas ou rangés plus soigneusement dans la bibliothèque, on ne voit plus que cela.

« Quand j’ai repris la boutique en 1981, il n’y avait plus un livre, j’ai dû tout faire« , confie fièrement la libraire. A cette époque, la librairie marchait bien et la clientèle était plus variée. « Il y a 30 ans, les élèves du lycée Victor-Duruy (tout proche) venaient acheter les livres que leur recommandaient leurs professeurs« . Aujourd’hui « Le temps de lire » reste la librairie la plus proche de Victor-Duruy, pourtant, s’y procurer le nécessaire ne va plus de soi pour les jeunes.

« Vous le trouverez facilement à la Fnac »

Il n’y a presque plus de jeunes lycéens parmi les clients de la librairie de la rue de Babylone. Martine Juzaud-Le Huerou a trouvé une explication à ce phénomène : « c’est parce qu’à chaque fois que les profs conseillent des livres, ils disent « vous le trouverez facilement à la Fnac » ». S’il n’y a presque plus d’élèves c’est aussi « parce qu’ils lisent de moins en moins. » « Quand ils viennent me voir pour acheter un livre ils me disent souvent  » y a pas en plus petit ? »Et puis maintenant quand ils ont un passage à lire pour le lendemain ils regardent sur internet ! Ils ne lisent plus le livre! » Cela rend la libraire nostalgique et pessimiste. Régulièrement, elle affiche des articles de presse ou des dessins qui traduisent son état d’esprit.

 » Et s’il n’y avait plus de librairies ? », se demande Sempé sur le dessin qui trône parmi les nouveautés au centre de la vitrine.

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En plus du jeune lectorat qui ne lit plus, l’apparition de nouvelles formes de concurrence complique la vie des petites librairies. Les sites internet de vente de livres en ligne se multiplient à mesure qu’augmentent leurs partisans : amazon.fr, priceminister.com ou fnac.com ne sont que les plus connus. Tous ont en commun de proposer des livres neufs aussi bien que d’occasions, plus abordables, ce que ne font pas les petites librairies de quartier. Ces dernières souffrent également du fait qu’une autre forme de lecture se soit développée: la lecture numérique ou sur écran. Les tablettes ou autres liseuses remplacent de plus en plus le livre en version papier.

Pour la propriétaire du « Temps de lire » : « ce qui a longtemps sauvé les librairies c’est le prix unique du livre instauré par Jack Lang« . Ironie du sort, la loi Lang relative au prix du livre date du 10 août 1981, de la même année que « Le temps de lire ». Martine Juzaud-Le Huerou tient à cette loi et affiche sur sa porte un article [1] à propos de l’augmentation du taux de TVA à 7% sur les livres qui  » venait sonner le glas des librairies indépendantes. […] Touchées par la crise, en 2011, elles ont subi une perte de leurs ventes de 5% « . Bonne nouvelle pour les libraires, le 3 juillet 2012, la TVA sur les livres est repassée à 5,5%.

Pour faire face à ces difficultés, la libraire prend son travail à cœur et s’applique. Son rôle, c’est surtout de conseiller les acheteurs-lecteurs. Pour cela, « il faut avoir une grande culture, avoir lu et continuer à lire beaucoup« . Les acheteurs reviennent pour avoir son avis : « quand je me fais remplacer, certains préfèrent attendre que je sois de retour pour acheter leurs livres« . Ses clients réguliers, ce sont principalement les gens du quartier, ceux qui y vivent et ceux qui y travaillent « les gens des ministères et ceux de la région Ile-de-France surtout« .

En ce moment, son coup de cœur c’est « Avec une légère intimité », un livre sur Madeleine, grande pianiste et seconde épouse d’André Malraux, écrit par sa petite-fille Céline Malraux sous la forme d’un journal intime reconstitué. « Je l’ai lu en deux heures« , raconte la libraire, « c’est formidable, il y a des petites pochettes de documents à chaque fois et ce n’est pas plus cher qu’un autre livre ! ». Il ne coûte que 20,90€ et est à vous procurer au plus vite, chez votre libraire indépendant bien sûr !

Sophia Qadiri


[1] LANDROT Marine, « Hollande sauvera-t-il les librairies ? », Télérama 2252, 14/05/2012.

Campagne Benetton printemps-été 2013 : la couleur fait la force

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Charlotte Free pour United Colors of Benetton

Pas de photos de groupe cette saison mais neuf personnalités pour propager la «valeur iconique de la couleur». On retrouve entre autres le mannequin transexuelle Léa T, la it- girl Charlotte Free, lʼancien boxeur au visage poupon Dudley OʼShaughnesy et le chef uruguayen Matias Perdormo. Ensemble ils révèlent la force du bleu, du rose, du orange et du rouge. Chacun défend un engagement social personnel. La marque italienne connue pour ses campagnes audacieuses désire aujourdʼhui «être capable (…) de montrer le bonheur, la réussite et lʼépanouissement» selon le directeur artistique You Nguyen. La maille et les tricots chinés chers à Benetton sont déclinés dans tous les tons. Simplicité demeure le mot dʼordre.

Une édition limitée de T-shirts à lʼeffigie des mannequins va être mise en vente. Les bénéfices viendront soutenir les combats de la fondation UNHATE.

 

Marianne Ferrand.

Facebook, cette contrée fantastique

Avec une expansion aussi intense, Facebook est devenu un univers parallèle. Une contrée virtuelle qui abrite des paysages particuliers. Et bien que chaque personne soit différente, nous retrouvons tous les mêmes choses sur nos murs ou notre fil d’actualité.

Tous pareils

A première vue tout a l’air bien rangé, bien organisé, bien contrôlé. Mais si on y prête une attention plus particulière qu’est-ce qu’on y trouve? En une des actualités se trouve la nouvelle la plus importante de la journée: la photo du repas de ton pote. Dans le genre: « Regarde comme j’me gave au restaurant ». Par contre l’addition, elle, se doit de rester secrète! Si on descend un peu vient le fameux album de vacances, remplis de photos ensoleillées en direct d’Ibiza. Le plus souvent il apparait les soirs pluvieux de solitude intense. Et pour en rajouter une couche il n’est pas rare de tomber sur la photo d’un chien tout maigre qui te menace de t’envoyer en enfer si tu ne likes pas.

Une contrée prévisible

C’est une pression permanente qui pèse sur tes épaules et parfois tu craques. Dans une furie légendaire tu t’empresses de cliquer sur « masquer la publication ». Et c’est fier de ton acte héroïque, avec le regard du mec à qui on la fait pas, que tu continues tes fouilles. Quelques centimètres plus bas tu apprends que ton cousin est gay, puis qu’en fait il s’est fait pirater. Tu souris en te rappelant la fois où, en apprenti hackeur que tu es, tu as fait croire qu’un de tes potes avait des poux. Et oui sur Facebook c’est de la grosse déconne! Dans ta course effrénée vers la rigolade tu tombes sur la dernière vidéo à la con de Youtube, sur un post de 9gag, sur la photo d’un chien qui fait du surf ou sur ton ex en maillot de bain qui n’en finit pas de grossir.

Mais tout s’arrête pour la séquence émotion. La fameuse photo Instagram pleine de sens et poésie, mettant en scène deux doigts qui se tiennent au milieu du coucher de soleil. Celle qui te rappelle que tu dois supprimer l’émétteur (souvent féminin) de cette niaiserie. Mais la dure réalité de la vie facebookienne te rappelle à l’ordre. Le mal existe et la plupart du temps c’est un cliché des abattoirs de McDonald’s ou d’enfants africains maigres comme des clous qui te le rappelle. La prise de conscience des problèmes existentiels de notre monde te crispe, alors tu passes vite à autre chose. Le soleil doit forcément briller un peu plus loin dans le fil d’actualité.

Facebook, ce traître

Soudain, l’impossible se produit. Quelque chose frappe ton oeil. Juste entre un statut de la jolie fille que tu as ajoutée parce que tu voulais en voir plus et le score de ta soeur sur Farmville. C’est un article du Monde et cette trouvaille t’intrigue. Comment se pourrait-il que de l’information réelle et sérieuse circule ici? Par quelle magie noire cet article s’est-il retrouvé sur Facebook ?

Interloqué, tu décides de te déconnecter pour oublier cette mésaventure. Facebook t’a trahi, il a voulu t’apprendre quelque chose. Par vengeance tu décides de jouer la carte de la jalousie. Et ainsi tu t’en vas te réfugier dans les bras de la télévision.

Hugo André.

Les 5 attractions touristiques de rêve

C’est l’hiver et forcément, on se retrouve tous cloîtrés chez soi, au chaud. On compte les jours avant l’été en pensant déjà à nos vacances de rêve. Et si vous n’avez toujours pas d’idée voici 5 attractions touristiques qui vous séduiront sûrement (si vous avez des tendances suicidaires).

1. La grande roue de Tchernobyl

Oui oui, Tchernobyl. Le lieu de la catastrophe nucléaire de 1986, idéal non? Le staff de la centrale vous propose des tours de grande roue pour voir le site entièrement et de vos propres yeux. Bien évidemment, il assure un risque faible d’irradiation. Chiche?

2. La route de la mort

En Bolivie, entre La Paz et Coroico, vous aurez le plaisir d’emprunter la route la plus dangereuse du monde! Trois mètres de largeur, tout ça sur soixante kilomètres et sans rambarde. Le seul petit inconvénient est qu’elle est située à deux mille mètres d’altitude.. Une belle chute en perspective, pour les amateurs de sensations fortes! Et puis vous aurez déjà du bois pour le cercueil, un frais en moins c’est déjà ça. A conseiller aux belles-mères!

3. Du bunjee jumping dans un volcan en activité

Bon ok ça ne semble pas être la meilleure idée du monde. Mais il n’empêche que niveau adrénaline ça doit donner! Ca se passe au Chili, dans le volcan Villarica. Pour 10 000$ il est possible de sauter depuis un hélicoptère à 213 mètres du lac de lave. Pas sûr qu’on puisse trouver ça dans une smartbox.

4. Un tour en hélicoptère autour d’un volcan

Hawaïï est une destination très désirée, c’est bien connu. Alors pour les petits chanceux qui compteraient y aller, voici une attraction pas dangereuse du tout. Une compagnie d’hélicoptère organise des vols autour des différents volcans de l’île. On s’en doute, beaucoup d’entre eux ne se sont pas passés comme prévu. 30 personnes ont trouvé la mort dans des crashs depuis 1995. Izi nan?

5. Nager avec des méduses

 
Le plus grand prédateur en Australie n’est pas le requin, le crocodile ni Hugh Jackman. La  « box jellyfish » tient la première place. On la trouve sur la côte nord du pays. Elle a tué à elle seule plus de personnes que tous les autres animaux locaux réunis. Vous n’avez techniquement aucune chance de survire. La douleur est si forte et insoutenable que la victime tombe directement en état de choc et se noie. 15 tentacules, 5 000 cellules venimeuses sur chacune. Ca donne envie de piquer une tête!

Hugo André.